Suspendu, mais loin d'être vaincu. Le RPG Arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir, se retrouve une fois de plus face à l'adversité. Mais l'histoire de cette formation politique n'est-elle pas justement une succession d'épreuves surmontées ? De la clandestinité aux transitions militaires, en passant par la conquête puis la perte du pouvoir, le RPG a toujours survécu. La question est : jusqu'où tiendra cette résilience ?
Dans un discours empreint de combativité, l'ex-député Mohamed Lamine Kamissoko a lancé un appel aux militants. « Vous avez traversé tant d'épreuves, ce n'est pas aujourd'hui que vous devez flancher », martèle-t-il. Il leur rappelle les années de lutte sous Lansana Conté, la répression sous la junte de Dadis Camara, la transition sous Sékouba Konaté, et aujourd'hui, l'épreuve imposée par le CNRD.
La suspension du parti par le ministère de l'Administration du territoire et de la Décentralisation n'est donc qu'une étape de plus, un obstacle supplémentaire dans un parcours semé d'embûches. Kamissoko insiste : « Il n'y a pas de difficultés que vous n'ayez surmontées. » Une manière de galvaniser les troupes et de rappeler que l'engagement politique est un serment qui ne se renie pas. « Depuis le jour où vous avez adhéré au RPG, rien ne pourra vous faire renoncer », proclame-t-il.
Mais si la fidélité des militants est une force, suffit-elle à inverser le cours des événements ? Dans un contexte politique tendu, où les rapports de force sont redessinés, cette suspension sonne comme un test ultime. Entre résilience et marginalisation, le RPG Arc-en-ciel se trouve à la croisée des chemins. Sa flamme politique vacille-t-elle, ou s'apprête-t-elle à renaître plus vive encore ?
Saliou Keita