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Le directeur de publication de L’Indépendant-Le Démocrate, Mamadou Dian Baldé a consacré sa chronique de ce  dimanche à la nouvelle poussée de fièvre politique, suite au retrait de l’opposition républicaine du comité de suivi de l’accord du 12 octobre 2016. Ce qui marque de facto la rupture de la trêve entre le pouvoir et l’opposition. Cette chronique vous est  servie tous les dimanches sur City fm, en avant-première de l’émission « A vous de convaincre ».  

 

Talibé Barry: Bonjour Mamadou Dian Baldé. Votre chronique de ce matin s’intitule «Encore de la friture sur la ligne entre pouvoir et opposition ». Dites-nous de quoi ça retourne?

 

Mamadou Dian Baldé: Après de valses hésitations, l'opposition républicaine a fini par larguer les amarres. Ce retrait du comité de suivi de l’accord inter guinéen du 12 octobre 2016, serait loin d'un coup de bluff, à en croire Cellou Dalein Diallo et ses pairs qui ont dans la foulée, annoncé la reprise prochaine de leurs manifestations de rue.

 

Pour justifier la suspension de sa participation à ces travaux dont le but était de trouver une issue au contentieux électoral, né des résultats du scrutin du 4 février, l'opposition brandit des arguments, en pointant du doigt ce qu'elle qualifie de « harcèlement judiciaire ».

Faisant allusion à l'emprisonnement du militant de l'Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), Ibrahima Sory Camara pour injures, diffamation et outrage au chef de l'État.

 

L’autre pomme de discorde entre les deux camps, porte aussi sur cet épouvantail de la justice qui plane sur la tête de 5 opposants, suite à l'incendie du commissariat de Cosa, survenu lors de la marche pacifique de l'opposition républicaine du 22 mars. Une manifestation qui, il faut le rappeler avait dégénéré en affrontement entre agents du maintien d'ordre et opposants.

 

 A ce chapelet de griefs égrené par l'opposition, suite à la rupture de la trêve, avec le pouvoir, Cellou Dalein rajoute d'arrogance « l’arrogance » de la majorité présidentielle.

« La délégation du Rpg est devenue plus arrogante, fermée à tout esprit de dialogue. Et menaçant très souvent la délégation de l'opposition », accuse le chef de l'opposition. 

 

Pour désamorcer la crise, la communauté internationale qui est partie prenante à ces travaux, avait pour sa part, recommandé à ce que les protagonistes s'en tiennent aux résultats, tels que proclamés par la Ceni. Alors que l'opposition exige, elle, que les votes qui lui ont été chipés par le pouvoir, lui soient restitués.

Finalement, au sein de ce comité de suivi, on ne faisait que tourner en rond.

 

Avant de se retirer des travaux, Cellou et ses alliés avaient opposé une fin de non-recevoir, quant à la proposition de la mouvance, de faire reprendre le scrutin dans les 12 circonscriptions faisant l'objet de litige.

 

Face donc à cette attitude guerrière de l'opposition, le président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, réplique vertement. 

Pour Amadou Damaro Camara, porte flingue du président Alpha Condé, « la stratégie de l'opposition, c'est d'empêcher le chef de l’État de gouverner. »

Ce retrait de l'opposition n'est guère surprenant de ce comité qui est depuis sa mise en place, une sorte de comité Théodule (le terme est du Général De gaulle), en référence à ces commissions créées pour ne pas résoudre un problème.

 

Le disque rayé d'Alpha Condé

 

Vous nous amenez ensuite dans les méandres des discours d’Alpha Condé, et pour vous cette rengaine portant sur la lutte contre la corruption du président, ressemble à du déjà entendu ?    

 

Concernant les promesses faites autour de la lutte  contre la corruption, c’est comme si le disque était rayé à ce niveau. Le président de la République a beau jeu de critiquer son administration pour ses travers, dont la corruption, alors qu'il est bien au courant de l'indélicatesse des commis de l'État. Qui sont pour la plupart trahis par leur train de vie. Avec des villas cossues qu'ils ont pour demeures, et les grosses cylindrées qu'ils roulent, sur nos routes abîmées ou parsemées de nids-de-poule. 

Après avoir renvoyé la société civile à mieux se pourvoir, elle, qui s'était hasardée à jeter la pierre à la gouvernance économique de son régime, avec ces multiples cas de malversations qui sautent aux yeux, le chef de l'État a fini par avoir les yeux en face des trous.

Ainsi, le président reconnaît dorénavant que ses ministres ne sont pas des saints, et puiseraient dans les deniers publics. Il promet même de procéder au recensement des « biens mal acquis » de nos fonctionnaires indélicats. Mais l'opinion qui a entendu le chef de l'État chanter la même antienne, depuis son élection en 2010, n'y voit  que de l'enfumage, et ne croit guère à la volonté d'Alpha Condé de combattre la corruption.

 

La preuve de ce manque de volonté se traduit par le refus de la mise en place d'une Haute Cour de Justice. Cette juridiction chargée de ‘’juger les actes commis par le président de la République dans l'exercice de ses fonctions en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat » ; ainsi que ‘’les membres du gouvernement pour des crimes et délits commis dans l'exercice de leur fonction.’’

 

Et avec la ferme volonté de persister dans ce flou artistique que nous connaissons, le président vient de renforcer les pouvoirs de nos Daf (directeurs administratifs et financiers). En les exhortant à ne pas se plier aux injonctions de leurs supérieurs hiérarchiques. Ce qui signifie faire entrer le loup dans la bergerie. 

 

Face à la menace syndicale, Alpha souffle le chaud et le froid

 

De ce pas, vous nous parlez de la menace syndicale qui plane de nouveau sur la cité. Et pour vous, le président de la République face à cette fronde qui se dessine, souffle le chaud et le froid ?

 

Le président Condé a profité de la tenue du Forum de l'étudiant guinéen, pour passer une soufflante aux centrales syndicales, auxquelles il impute le faible niveau des enseignants. Le chef de l'État a promis dans la foulée de remettre de l'ordre au sein du système éducatif. En soumettant les enseignants à un test, en guise de sauf-conduit pour exercer dans les écoles.

 

Alors que la Cntg et l'Ustg continuent  d'observer un mutisme que je qualifierai de coupable,  face à cette sortie du président, Aboubacar Soumah, secrétaire général du Slecg, lui pense qu’il faut plutôt s'en tenir aux rapports d'inspection qui sont régulièrement organisés dans les établissements d'enseignement. Au lieu d'envisager l'organisation de tests théoriques. Pour Soumah, cette mesure serait contreproductive.

 

Ce discours du président a lieu au moment où le slecg a entamé des pourparlers avec le gouvernement autour des fameux 8 millions de francs guinéens, qu'il réclame, comme salaire de base pour le personnel enseignant.

 

On voit donc que, tout en durcissant le ton face au mouvement syndical, devenu la bête noire du gouvernement, Alpha Condé ne ferme  tout de même pas la porte du dialogue avec les camarades syndicalistes. 

 

Certains observateurs pensent d’ailleurs que ces sorties musclées du président ne sont que de  simples rodomontades.