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Dans le cadre de leur autonomisation, des femmes mariées et des jeunes filles ont accepté de faire le métier de couture. A Khabitaya, un quartier situé dans la commune de Matoto, notre reporter a rencontré leur formatrice Madame BALDE Hawa qui jouit d’une bonne réputation dans le quartier.   

« Je suis coutrière depuis 2007. J’ai obtenu mon diplôme en 2009. Donc j’ai fait deux ans

d’apprentissage. Après cela, j’ai un frère en Suisse, à qui j’ai demandé l’aide, Il m’a envoyé un peu d’argent. J’ai acheté quatre machines à coudre. Alors j’ai trouvé le local-là, que vous voyez, mais bien avant ça, j’ai regardé, sondé l’endroit parce il y a ce critère là aussi, il n’y avait qu’un seul atelier de couture dans tout le quartier, qui est d’ailleurs fermé depuis longtemps, bien que maintenant il y a une dizaine », raconte Mme Hawa Baldé, qui n’oublie ses premiers débuts en tant que formatrice.

« Je me suis dit, ce serait bon de m’installer ici. Donc j’ai pris le local, ma mère m’a aidé, on a emprunté un peu d’argent avec mon oncle qui est commerçant, ainsi j’ai payé 8 mois d’avance, et   je me suis installée. J’ai commencé à travailler, il faut reconnaitre que, ça n’a pas été facile mais avec l’aide de Dieu, je m’en sortais quand même », nous a-t-elle confié.

Aujourd’hui grâce à ce métier, Mme Baldé devient autonome. « Je suis indépendante, côté financière, à 60%, parce que j’assure la scolarité de mes deux enfants, j’assure mon habillement, quand les enfants tombent malade, parfois c’est moi qui paye sans demander à mon mari l’ordonnance.  C’est moi qui paye l’électricité parce que mon mari ne peut pas tout faire. Je parviens à satisfaire quelques besoins de ma mère, parce mon père est mort il y a longtemps.  Il y a beaucoup d’autres choses que j’ai faites sans que je ne demande à mon mari grâce à mon métier. J’ai 5 jeunes filles apprenties et 3 dames qui ont déjà beaucoup appris. Chaque année, je libère certaines pour accueillir d’autres », ajoute Maitresse Baldé.

Parlant des conditions d’inscription dans son entreprise, Hawa Baldé dira que chez elle : «  pour commencer, l’intéressé doit venir avec sa mère ou son responsable tutelle pour une question de garanti avec des colas et une somme de 50 000fg) chaque fin de semaine, c’est-à-dire chaque samedi, les apprenties viennent m’aider à faire les lessives, d’autres nettoient ma maison. C’est une initiative qui est venue d’eux-mêmes. Par contre je leur donne ce que je connais. En cas d’accident, c’est moi qui prends la personne en charge et ça arrive parfois », a-t-elle souligné.

Par ailleurs, Hawa Baldé estime que la femme ne devrait à tout moment tendre la main à son mari.

« Quand ta fille n’a pas le brevet, ou baccalauréat, mais il faut l’orienter à une école de métier, on ne peut tous être des bureaucrates, on ne peut pas tous avoir le même degré d’étude, on ne peut tous avoir les mêmes chances. Mais quand tu as un métier, moi je pense que, ta vie est faite en parti. Parce que quel que soit le problème, tu auras toujours une porte de sortie. D’ailleurs on nous apprend à l’école que : « le premier mari d’une femme, c’est son métier. »  Cela, est bien vrai !  Ce que j’ai remarqué chez nous ici, beaucoup de femmes attendent tout de leurs maris parce qu’elles ne travaillent pas. Qu’est ce qui les empêche de travailler ? Elles pensent que la femme est faite juste pour rester à la maison pour faire des enfants. Je pense que ceux qui pensent comme ça, ont tort.  Même pour acheter une bougie ou une boîte d’allumette, elles demandent à leurs maris. Quand tu vis ça, tu ne peux pas avoir le respect de ton mari.  Je remercie le bon Dieu d’avoir donné des bons parents qui m’ont orienté à ce métier, qui m’a permis de faire beaucoup de choses sans quémander. »

Alpha Amadou Diallo  

« Cet article (reportage) a été réalisé dans le cadre du concours presse organisé par la délégation de l’union européenne en Guinée sur le thème « contribution des femmes au développement durable »