La Justice continue de trainer les pas dans l’affaire Sory Kéïta, un jeune tué pour s’être reconverti au christianisme. Il s’agissait pour la famille de sauver l’honneur, dit-on. L’organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH) qui s’était saisie de l’affaire, avait porté plainte contre la famille biologique du défunt, attend impatiemment la tenue du procès, en vain.

Pour rappel, le crime de Sory Kéïta, la vingtaine révolue, aura été de s’être reconverti au  christianisme au grand dam de ses parents qui ont mal perçu que leur enfant renie l’islam, sa religion de naissance au profit d’une autre.

La sentence fût donc sans appel : la peine de mort pour ce natif de  la préfecture de Kouroussa, dans l’est du pays, majoritairement musulmane. Sory Kéïta a été en effet tué dimanche, 11 octobre 2015, jour de l’élection présidentielle,  par sa famille sous l’ordre de son père El hadj Mamadi Kéïta.

C’est ainsi que dans la soirée  du dimanche Sékou Kéïta, son frère aîné, et  certains membres de la famille ont mis main sur le jeune Sory Kéïta, ils l’ont battu à mort, puis laissé dans un bain de sang. Sans secours, ni assistance. Il va de facto succomber à ses blessures.

Comme pour dire que cet acte de reconversion qui était une manière pour Sory Kéïta de se rapprocher davantage de Dieu, passait aux yeux de la famille pour un affront qu’il fallait absolument laver. D’où l’abrogation de  la vie de la progéniture frappée par ‘’une malédiction divine’’.

Faut-il rappeler que ces pratiques surviennent plus d’une fois en République de Guinée. Car dans la préfecture de Siguiri, un jeune ouvrier a été aussi assassiné par ses frères pour avoir changé de religion.

A . Latif Diallo

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