Le Ministère de l'Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l'Enfance (MASPFE) a célébré, lundi, 06 février 2017, la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des Mutilations Génitales Féminines(MGF).
Cette journée internationale a été célébrée à travers un point de presse donné à la Direction Nationale de l’Enfance (DNE) en présence des partenaires techniques et financiers (UNICEF, UNFPA, Ambassade des USA en Guinée et les ONG de défense contre les MGF). La rencontre a été présidée par l’inspecteur général du MASPFE, Roger Djassi Canon.
Prenant la parole, l’inspecteur général du MASPFE, Roger Djassi Canon a fait savoir, que sur 29 pays pratiquants les MGF dans le monde, 18 se retrouvent en Afrique, particulièrement au nord du continent et au sud du Sahara.
«Selon une étude mondiale réalisée en 2012, la Guinée a le taux de prévalence des MGF le plus élevé au monde, avec 97% pour la tranche d’âge de 15 à 49 ans, ce qui fait de notre pays, le 2ème au monde après la Somalie», a cité l’inspecteur général du MASPFE.
Selon lui, les raisons de la persistance de cette pratique culturelle sont essentiellement liées à la culture, la religion, la faible application de la loi.
«Cette Journée internationale de lutte contre les MGF est d’établir un lien solide et interactif entre l’Afrique et le reste du monde, afin d’accélérer l’élimination de ces pratiques d’ici l’an 2030», a indiqué Roger Djassi Canon
De son côté, Ibrahima Marie Fack, commissaire de Police, a précisé que les chiffres sont effrayants par rapport aux tranches d’âge, après plusieurs années de lutte.
«Au cours de l’année 2016, nous avons traité 11 cas liés aux MGF, qui ont été déférés devant les différentes juridictions du pays. Il y a un nouveau Code qui est rentré en application maintenant, et il est très clair par rapport aux MGF. Les sanctions qui s’y trouvent sont nécessaires, il suffit seulement que la loi soit appliquée», a-t-il souligné.
«Il faudrait qu’on se débarrasse de cette pesanteur sociale, parce que le plus souvent, les victimes, sont victimes des vrais parents, donc il est un peu difficile de sanctionner, mais avec l’application de la loi, on pourra faire tolérance zéro, afin d’éradiquer ce phénomène»,a expliqué le commissaire de Police.
«La célébration de cette Journée internationale s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les MGF, afin d’accélérer l’élimination de cette pratique culturelle qui salit l’image de la dignité des femmes», a-t-on noté en substance.
AGP