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Loin des rives du Konkouré, dans une chambre anonyme de Bruxelles, une voix s’est éteinte. Pas n’importe laquelle. Celle de Bah Sadio, monument oublié de la musique guinéenne, dont les mélodies ont bercé des générations. Mort en exil, il rêvait pourtant d’un dernier voyage : rentrer chez lui, en Guinée. Mais comme tant d’autres figures culturelles, il a été abandonné par un pays qui peine à honorer ses légendes.

Aujourd’hui, ce sont deux anonymes, Ahmadou Oury Barry et Naïmi Ibrahima Diallo, qui tentent de réparer cette injustice. Installés en Belgique, ils refusent que l’histoire de Bah Sadio s’achève dans l’indifférence. Avec l’appui d’une poignante enquête, ils ont lancé une campagne pour rapatrier sa dépouille. Un acte de mémoire, bien plus qu’un simple transfert de corps.

Plus de 3 200 euros ont déjà été mobilisés, avec l’objectif d’atteindre les 6 000 euros nécessaires. Mais au-delà de cette somme, une question essentielle demeure : pourquoi l’État guinéen reste-t-il silencieux ? Rapatrier Bah Sadio ne devrait pas être une affaire de crowfunding (financement participatif), mais une priorité nationale. Car honorer ses artistes, c’est honorer son histoire, son identité, son patrimoine.

« Quand tu entends Un jour je vais rentrer en Guinée, ton corps vibre », rappelle Naïmi Ibrahima Diallo, ému. Cette chanson est un hymne à l’appartenance, un fil invisible qui relie les exilés à leur terre natale. Ahmadou Oury Barry, lui, se souvient de son enfance en Côte d’Ivoire, bercée par ces mélodies qui lui rappelaient d’où il venait. « Bah Sadio était cette voix. Son dernier souhait était clair : rentrer. Nous avons le devoir de l’exaucer. »

L’appel est lancé. Au Président de la République MamadiDoumbouya, à Mr Bah Oury, à Mr Moussa Sylla. Car laisser Bah Sadio en exil, c’est perpétuer l’oubli. Rapatrier son corps, c’est réhabiliter son héritage, protéger ses droits, honorer sa mémoire.

Il n’est pas trop tard pour faire preuve de dignité. Bah Sadio a connu l’exil de son vivant. Faut-il que celui-ci soit Eternal?

Ousmane Sibé Fofana