À la veille du lancement de l'Euro-2016 et dans un contexte de menace terroriste, les inquiétudes sur la sécurité de l'évènement sportif sont vives, malgré un dispositif sans précédent.
Les autorités françaises l’assurent : toutes les précautions ont été prises pour assurer la sécurité de l’Euro-2016. Mais à la veille du lancement du tournoi de football, la pression monte : au-delà des risques liés aux hooligans, la menace terroriste plane sur les stades et les fan zones.
Plus de 77 000 policiers et gendarmes, une partie des 10 000 soldats de l'opération Sentinelle - versant militaire de Vigipirate - et 1 000 secouristes bénévoles sont mobilisés pour assurer la sécurité. À ces effectifs s'ajoutent 12 000 agents privés censés intervenir notamment dans les "fans zones" qui accueilleront des dizaines de milliers de supporters.
Les reporters de France 24 Karim Hakiki et Jean Barrere se sont rendus à Stand’up, une société privée de sécurité dont les agents seront mobilisés pendant l'Euro. Jean-Luc Lemarchand prépare activement le début de la compétition au cours de laquelle il doit déployer 900 professionnels sur le terrain. La société de cette ancien officier de réserve est spécialisée dans les grands événements sportifs, ses agents sont agrées et spécialement formés pour l'Euro.
"On leur réapprend leurs devoirs en tant qu'agent de sécurité ainsi que leurs droits. On leur reprécise également quels sont les objets prohibés et interdits et les bons gestes : aussi bien les gestes de palpation pour trouver (une arme NDLR) mais aussi ceux pour se préserver", explique t-il.
3 000 agents de sécurités sont déployés dans la "fan zone" de Paris, la plus grande de France. Au pied de la tour Eiffel, c'est une véritable forteresse qui prend ainsi forme : un écran géant, des restaurants, une scène de concert…
"La capacité maximale est de 92 000 personnes en version retransmission, 83 000 personnes pour le concert de David Guetta", explique Karim Herida, le chef du projet Euro-2016 à la Ville de Paris. Une foule qui suscite l’inquiétude des spécialistes de la sécurité et surtout des riverains du Champ-de-mars. "Ouvrir un espace comme ca pour 90 000 personnes c'est un appel d'air absolument phénoménal et terriblement inquiétant", confie un voisin au micro de France 24.
Quid de la menace terroriste ?
Face à la menace terroriste, certains se demandent s’il ne faudrait pas fermer cette fan zone les soirs de match. Une éventualité exclue par les autorités. "On ne peut jamais dire qu'il n'y pas de risque du tout. C'est une période difficile avec des frappes qui peuvent concerner notre pays partout et pas seulement dans les 'fans zones' ou dans les stades et donc effectivement je pense qu'aujourd'hui nous sommes autant préparés que nous devons l'être face à ce défi", soutient Michel Cadot, préfet de police de Paris.
Mais, très sollicités ces derniers temps avec les mouvements sociaux et l'état d'urgence, les forces de l'ordre sont épuisées. Des syndicats de police estiment ainsi que les conditions de sécurité ne sont pas réunies pour ouvrir la "fan zone" parisienne.
En outre, les incidents survenus lors de la finale de la Coupe de France, qui a vu s'affronter Marseille et le PSG le 21 mai dernier, sont venus attiser l'inquiétude générale. Ce soir là, les tribunes du stade de France avaient été incendiées à la fin du match. Le ministre de l'Intérieur avait immédiatement reconnu des dysfonctionnements.
Quelque 180 policiers de 23 pays participant à la compétition seront par ailleurs déployés en renfort pour aider à traquer les hooligans pendant l'Euro. Le gouvernement a pris des mesures administratives pour empêcher l'entrée en France de supporters violents interdits de stade dans leur propre pays.
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