Mercredi 26 février 2025, le ministre de la Jeunesse et des Sports, KéamouBogola Haba, a dévoilé le montant des dépenses publiques consacrées au sport en 2024. Verdict : environ 227 milliards de francs guinéens. Une enveloppe qui, sur le papier, témoigne d'une ambition. Mais à l'heure du bilan, un malaise s'installe : où sont les résultats ?
Un gouffre financier pour des désillusions sportives
La Guinée a investi 119 milliards GNF pour la CAN 2023 en Côte d'Ivoire et 40 milliards GNF pour les Jeux olympiques de Paris. Mais à quel prix ? Le Syli National, comme trop souvent, a quitté la CAN la tête basse. Quant à la délégation olympique, elle est repartie de Paris sans la moindre médaille. Difficile de ne pas voir le fossé entre les sommes engagées et les performances obtenues.
Opaques dépenses, interrogations persistantes
Investir dans le sport, c'est préparer l'avenir. Mais comment justifier ces montants alors que les infrastructures locales restent désespérément insuffisantes et que les athlètes manquent de soutien ? Le ministre a évoqué des "demandes individuelles" incluses dans les 227 milliards GNF. Mais lesquelles ? Silence radio. Une opacité qui nourrit les soupçons et questionne la gestion de ces fonds.
Dépenser ou investir ?
Le véritable enjeu n'est pas la hauteur des sommes engagées, mais leur pertinence. Plutôt que d'injecter des milliards dans des compétitions où la Guinée joue les figurants, pourquoi ne pas renforcer les centres de formation, structurer les fédérations et moderniser les infrastructures ?
Car à force de dépenser sans réelle stratégie, la Guinée court le risque de transformer ces milliards en frais de représentation stériles, loin de l’élan que mérite son sport national.
Saliou Keita