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Politique

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La détermination du gouvernement guinéen à opérer un coup d’État constitutionnel est sans limite. Depuis le début des manifestations d’ampleur en octobre 2019, le pouvoir use de toutes les formes de violence inouïe pour réprimer les contestations populaires et légitimes. Bilan: 33 personnes tuées et plus de soixante blessés graves !

La violence d’État planifiée par le clan opposé à l’alternance démocratique en Guinée n’est plus à démontrer. Toutes les graves violations des droits humains sont permises: l’instrumentalisation
de la justice, des persécutions, des humiliations, des arrestations arbitraires, des emprisonnements, la torture, des tueries à balle réelle et l’usage des armes de guerre dans la répression des manifestations publiques.
Le Président Alpha Condé, soutenu par son Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana, son Ministre en charge de la Défense Mohamed Diané, son Ministre en charge de la Sécurité
Damantang Albert Camara, son Ministre en charge de l’administration du territoire Bouréma Condé et l’ensemble de son gouvernement, a donné carte blanche aux forces de défense et de
sécurité pour commettre des exactions contre les opposants au 3ème mandat.
Le FNDC dénonce les abus d’autorités, la persécution et l’instrumentalisation de tout l’appareil d’État notamment dans les villes de l’intérieur du pays en vue de réprimer, diviser, manipuler et intimider les populations. C’est pourquoi à :
Faranah: 12 membres de notre antenne locale ont été arrêtés à Maréla depuis les 15/16 octobre 2019, jugés le 23 octobre et condamnés à 1 an de prison ferme et plus 11 millions
GNF d’amende, de dommage et intérêt. Neuf d’entre eux ont été transférés et emprisonnés à Kankan en attente de leur procès en appel.
Dabola: Neuf de nos membres arrêtés le 13 janvier ont été déplacés de leur juridiction pour être détenus loin de leur famille à Faranah où ils ont été jugés de façon expéditive le 20 janvier. Trois d’entre eux ont été acquittés et 6 condamnés à 6 mois de prison

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Face à la persistance du pouvoir en place dans son projet de changement de constitution, le Front National pour la Défense de la Constitution était en conférence de presse ce vendredi, 24 janvier 2020. Au cours de cette rencontre, une déclaration a été rendue publique.

Lisez !

L’obstination du Président Alpha Condé à soumettre au référendum un projet de nouvelle Constitution à l’effet de s’octroyer un troisième mandat illégal est en passe d’entraîner la Guinée dans un chaos aux conséquences irréversibles.

Farouchement engagé à défendre les principes démocratiques dont la limitation du nombre de mandat consacré par la constitution en vigueur, le peuple de Guinée s’est opposé aux velléités de présidence à vie du Président Alpha CONDE avec une détermination sans faille.

En effet, ni la répression sanglante des forces de défense et de sécurité, ni la stratégie d’ethnicisation de la lutte contre le troisième mandat employé par le Pouvoir n’ont réussi à détourner les guinéens de leur quête : l’alternance démocratique dans le respect des Lois.

L’entreprise de confiscation du pouvoir en cours remettrait ainsi en cause tous les immenses sacrifices consentis par le Peuple en 2009 et l’armée en 2010, ainsi que les efforts fournis par la communauté internationale pour sortir le pays de la crise consécutive au coup d’État militaire  

Il ne faut plus prendre des gants avec un Président dont le cynisme et le mépris vis-à-vis du respect du droit à la vie de ses concitoyens transparaissent clairement de ses propos : « Dans les autres pays où il y a eu de nouvelles Constitutions, il y a eu beaucoup de manifestations, il y a eu des morts, mais ils l’ont fait ».

Il ne faut plus prendre des gants avec un Président-Chef des armées dont les forces de défense et de sécurité tirent à bout portant sur des citoyens désarmés, y compris des enfants, tirent sur les corbillards et les ambulances, gazent des cimetières, sortent sans justification des corps de la morgue pour les abandonner à leur état de putréfaction…

Il ne faut plus de prendre des gants avec un Président qui après avoir juré de respecter et de faire respecter la Constitution à deux reprises, viole son serment en se rendant coupable de parjure et de haute trahison vis-à-vis de son peuple pire, en appelle à

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Aboubacar Sylla, porte-parole du gouvernement guinéen dans les studios de RFI. RFI/Laurent Correau

En Guinée, un policier qui avait fait usage d'une arme létale lors d'une manifestation vient d'être mis aux arrêts. C'est l'une des rares mesures de sanction prises jusqu'ici suite à ce genre d'actes et elle intervient alors que les manifestations contre un projet de troisième mandat, la semaine dernière, ont conduit à la mort d'au moins trois personnes. Pourquoi si peu de sanctions ont-elles été prises jusqu'ici suite à l'usage de la violence dans le cadre du maintien de l'ordre ? Quelle lecture les autorités guinéennes font-elles par ailleurs des marches qui ont eu lieu la semaine dernière ? Pour en parler, notre invité est le porte-parole du gouvernement, Aboubacar Sylla. De passage à Paris, il répond aux questions de Laurent Correau.

RFI : Quels sont les faits pour lesquels un policier a été mis aux arrêts ?

Aboubacar Sylla : Un policier a été mis aux arrêts tout simplement parce qu’il s’est avéré qu’il a tenu une arme létale dans un périmètre de manifestation. Il n’était pas dans le dispositif de maintien d’ordre. Il appartenait à un PA et il se sentait menacé…

Un poste avancé…

Un poste avancé. Il a tiré des coups de feu en l’air. On le croit d’autant plus facilement qu’il n’y a pas eu ce jour de victimes, il n’y a pas eu de morts, il n’y a pas eu de blessés par balles. Mais il a violé une règle fondamentale parce qu’il aurait pu y avoir des victimes et c’est pour cette raison qu’il a été détenu. Notre pays a une image qui est dégradée par rapport au maintien de l’ordre en raison du fait que souvent il y a des victimes à l’occasion des manifestations. Mais nous avons toujours dit en tant que gouvernement que si nous avons des preuves, si nous avons des indices qui permettent de remonter jusqu’à l’origine de ceux qui tirent dans les manifestations, que ce soit des policiers ou des gendarmes ou des militaires ou des personnes qui ne sont ni membres des forces de l’ordre ni membres de la sécurité militaire, dans ces conditions, nous interviendrons, nous ferons des enquêtes et le droit sera dit. Le seul cas que nous avons connu où on a pu identifier un capitaine qui avait tiré sur un jeune après une manifestation, ce cas a fait l’objet d’un traitement judiciaire. C’était le capitaine Kaly, il a été arrêté et condamné à 10 ans de réclusion criminelle [Kaly Diallo condamné le 4 février 2019 pour le meurtre d’un militant en août 2016 en marge d’une manifestation de l’opposition NDLR].

Mais cela ne fait qu’une seule condamnation sur un bilan de plus de 120 morts, selon l’opposition en 9 ans. Comment expliquez-vous ce décalage ?

Il n’y a pas de preuves qui permettent d’identifier ceux qui tirent. Il y a trop de perturbations des scènes de crime. Lorsqu’il y a des crimes, il ne faut pas déplacer les corps. Il faut attendre que les officiers de police judiciaire viennent pour commencer l’enquête. Et à partir de là, cela sera peut-être possible d’identifier les coupables et de les traduire devant les tribunaux. Ce n’est à l’honneur de personne que les manifestations en Guinée se traduisent par autant de morts.

Il y a une semaine démarrait une nouvelle vague de manifestations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Quel message entendez-vous monter de la rue au travers de ces mouvements ?

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