La décision est tombée comme une douche froide. La Confédération africaine de football (CAF) a rejeté, ce jeudi, la réclamation de la Guinée, mettant fin à ses espoirs de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Mais si la Fédération guinéenne de football (FGF) a été déboutée, elle ne s’avoue pas vaincue pour autant. Ce feuilleton, qui agite les coulisses du football continental, pourrait encore réserver des surprises.
Un recours porté par l’espoir
Tout avait commencé le 19 novembre, après une défaite cruelle contre la Tanzanie (1-0), qui condamnait la Guinée à regarder la prochaine CAN depuis les tribunes. Mais la FGF avait immédiatement déposé une réclamation, mettant en cause l’utilisation d’un maillot jugé non conforme par le défenseur tanzanien Muhamed Ibrahim Ame. Dans l’esprit des dirigeants guinéens, ce détail aurait pu offrir une victoire sur tapis vert, et avec elle, une qualification inespérée.
Pendant plusieurs semaines, la FGF a cultivé l’espoir. Entre communiqués confiants et déclarations offensives, tout semblait indiquer que ce recours pourrait inverser le cours des événements. Mais le verdict du Jury Disciplinaire de la CAF a été sans appel : la réclamation, bien que jugée "recevable en la forme", a été rejetée "comme mal fondée" sur le fond. Une désillusion pour les supporters, mais surtout un rappel brutal des réalités juridiques qui encadrent le football moderne.
La bataille continue
Pourtant, la FGF refuse de s’incliner. Dans un nouvel élan, elle a annoncé son intention de faire appel de cette décision. La stratégie est claire : exiger les motivations détaillées du verdict et utiliser chaque article du Code Disciplinaire de la CAF pour maintenir la pression. « Tant qu’il reste une voie juridique à explorer, nous ne céderons pas », semble dire la Fédération.
Si l’espoir d’une issue favorable reste éminemment mince, cette posture traduit une volonté de ne pas se laisser marginaliser dans le paysage du football africain. Ce combat, bien que symbolique, met en lumière les défis récurrents auxquels sont confrontées les équipes africaines dans leur quête de reconnaissance.
Un mal pour un bien ?
Au-delà de la simple qualification à la CAN, cette affaire pose une question plus large : la place de la Guinée sur la scène continentale. Certes, le Syli National devra maintenant se tourner vers l’avenir, avec l’espoir de bâtir une équipe capable de rivaliser sans avoir besoin des arcanes juridiques pour briller. Mais cet épisode, aussi frustrant soit-il, pourrait aussi servir de leçon. Pour gagner, il faut d’abord régner sur le terrain.
En attendant, les regards restent tournés vers cet appel. La FGF saura-t-elle trouver les arguments capables de faire vaciller la CAF ? La réponse pourrait redéfinir, ne serait-ce qu’un instant, les règles du jeu. Mais quelle que soit l’issue, une chose est sûre : la Guinée, bien que déboutée, est loin d’avoir dit son dernier mot.
Louda Dia