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Pendant que le combat contre Daech continue, la Chine tisse des liens avec la Grande-Bretagne, ce qui menace l’Union européenne. Grosse année en vue de l’autre côté de l’Atlantique…

Par Michel Arseneault

Il faudrait, en cette nouvelle année, garder à l’esprit une anecdote remontant à la Première Guerre mondiale. Aux grandes puissances qui voulaient empêcher son pays de signer le traité de Versailles, le premier ministre australien déclara qu’il ne parlait pas pour 5 millions de compatriotes, mais pour… 60 000 morts. Son argument fit mouche, et l’Australie (comme le Canada d’ailleurs) put signer son premier traité international.

L’art de la diplomatie consiste donc à transformer les catastrophes en atouts politiques, comme espère le démontrer la France, aux premières loges du conflit au Moyen-Orient. Ébranlée par les attentats de novembre, verra-t-elle son influence renforcée ? La voix de son président, François Hollande, portera-t-elle jusqu’à Moscou ?

La Russie a accepté, après les attentats de Paris, de se joindre à une grande coalition internationale dont le premier objectif est de s’attaquer à Daech (le groupe armé État islamique) en Syrie — c’était même une condition posée par les Français, cons­ternés de voir que les frappes aériennes russes l’épargnait en ne visant que d’autres rebelles.

Le président Vladimir Poutine a reconnu l’urgence d’adopter un calendrier précis pour une tran­sition politique en Syrie. Mais on ignore pendant combien de temps encore la Russie soutiendra le président Bachar al-Assad, un « homme fort » affaibli par des djihadistes de toutes sortes. La France répète depuis le début de la guerre syrienne, il y a quatre ans, qu’Assad doit partir.

Xi Jinping (Photo: Pang Xingle I/Xinhua/Zuma/Keystone)

Bien qu’un de ses citoyens détenus par Daech ait été exécuté en novembre, la Chine reste discrète sur ce conflit, qu’elle observe de loin et dont elle fait porter la responsabilité aux Occidentaux. Elle rêve d’une relance économique et d’exportations accrues. Même si elle est déjà le premier exportateur au monde (loin devant l’Union européenne, en deuxième place). Et même si elle a déjà doublé le Canada comme premier exportateur aux États-Unis.

En 2016, il sera de nouveau question, à Pékin, d’une autoroute permettant de rouler jus­qu’à Paris. Les Chinois espèrent que le projet « une ceinture, une route » ravive le commerce avec une quarantaine de pays. Mais, encore là, cette « nouvelle route de la soie », appelée à traverser l’Irak et la Syrie, reste inconcevable sans la paix au Proche-Orient.

À l’heure de la mondialisation, l’objectif suprême de la diplomatie est de faire rouler des camions de marchandises — surtout s’ils peuvent emprunter le tunnel sous la Manche, car en Europe, la Chine n’a d’yeux que pour la Grande-Bretagne.

Cet automne, Londres a déroulé le tapis rouge pour le président Xi Jinping, qui fut comblé de « cadeaux ». Les riches touristes chinois pourront obtenir des visas plus facilement pour la Grande-Bretagne. Le Royaume-Uni a autorisé une société d’État chinoise à investir neuf milliards de dollars américains dans une de ses centrales nucléaires — même si certains craignent que Pékin ne mette ainsi la main sur des secrets technologiques. Il est aussi question que les Chinois investissent 16 milliards de dollars américains dans un TGV reliant Londres au nord de l’Angleterre.

·         À LIRE AUSSI: Comment Daech empoche 3 milliards par an

La City, capitale mondiale de la finance, profite également de la volonté de la Chine d’imposer sa devise comme monnaie internationale à la place du dollar américain. Londres est déjà la ville où l’on achète et où l’on vend le plus de yuans dans le monde. Des banques commerciales chi­noises y ont déjà des succursales. Et la banque centrale de Chine y a déjà émis un Dim Sum — non, non, pas une délicieuse bouchée cuite à la vapeur, mais un lucratif emprunt d’État émis en yuans — pour la première fois hors de Chine.

Cela n’a pas échappé aux États-Unis. Mais, faisant fi des pressions américaines, la Grande-Bretagne (comme beaucoup d’autres pays européens, et con­trai­rement au Canada) a adhéré à la Banque asiatique d’investissement pour les infra­structures, un nom à retenir puis­que celle-ci est destinée à faire contrepoids au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale et à la Banque asiatique de développement, des institutions où les États-Unis ont un droit de véto.

Le rapprochement avec la Chine préfigure-t-il un éloignement de l’Union européenne ? Le premier ministre britannique aurait-il déjà fait le deuil de l’Union ?

David Cameron (Photo: K. Wigglesworth/PA/PC)

Pliant devant les euroscepti­ques, notamment dans son propre parti, David Cameron tiendra un référendum sur l’appartenance de son pays à l’Union avant la fin de 2017 si celle-ci ne se soumet pas à ses conditions.

Cameron a quatre exigences, dont la plus problématique est sa volonté de mieux contenir l’immigration de citoyens européens qui s’installent sur son sol (en suspendant, par exemple, l’aide sociale à laquelle ils ont droit). Cela remettrait en cause le principe d’égalité qui a cours à l’intérieur de l’Europe, puisque les Britanniques ont droit, eux aussi, à cet avantage lorsqu’ils vivent, par exemple, en France (plus de 200 000 résidants britan­niques) ou en Allemagne (plus de 115 000). Le sujet est d’autant plus délicat que les étrangers qui travaillent au Royaume-Uni y paient des impôts.

Une sortie britannique pourrait pousser les très europhiles Écossais à retourner aux urnes et à se prononcer, cette fois-là, en faveur de l’indépendance, si on se fie aux sondages. Ce serait, paradoxalement, une façon pour eux de rester à l’intérieur de l’Union.

Cameron, personnellement favorable à l’Union, finira peut-être par convaincre ses électeurs de voter pour Bruxelles, la capitale européenne honnie. Mais en organisant un référendum à l’issue incertaine, il risque de pousser d’autres pays européens à faire de même, ce qui pourrait faire vaciller « les 28 » alors qu’ils tentent de peser sur la scène internationale, notamment au Proche-Orient.

La diplomatie européenne aurait du mal à transformer cet échec-là en atout politique…

Source : http://www.lactualite.com/actualites/monde/les-yeux-sur-leurope/

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On sait que la Californie est le berceau des nouvelles technologies automobiles : cet État américain a non seulement vu naître plus d'une entreprise automobile électrique (Tesla et Fisker, pour n'en nommer que deux), mais elle a aussi vu la croissance rapide de compagnies de hautes technologies cherchant à faire progresser un des aspects de l'automobile que l'on croyait condamné à la science-fiction. En effet, des précurseurs comme Google sont en train de travailler sur l'avancement de la voiture autonome.

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